Assistantes et open space : Quels effets ?
Depuis plusieurs années maintenant, beaucoup d’entreprises se sont converties à l’open-space pour optimiser la cohésion entre collaborateurs et développer une ouverture d’esprit. Fini les bureaux cloisonnés avec le nom des collaborateurs sur la porte d’entrée, souvent fermée. L’open-space vise un mode de management plus horizontale et veux éviter ce sentiment de supériorité hiérarchique.
Le modèle Start-up à l’origine
Ce style est apparu notamment avec le développement de l’esprit start-up, une équipe soudée qui avance efficacement et dans la même direction. La nouvelle génération a décidé de bouleverser leur méthode de management pour que tout le monde se sente concerné et impliqué dans le développement de l’entreprise. Il faut avouer que cette nouvelle organisation des bureaux fonctionne. Alors, certaines sociétés chamboulent leurs bureaux, et d’autres débutent ce processus.
Quels rôles pour les assistantes ?
Si l’aménagement des bureaux reflète souvent le mode de management de l’entreprise, comment l’open-space est-il vécu par les collaborateurs, qui ont depuis longtemps leurs habitudes et doivent changer de bureau pour se retrouver dans une grande salle avec les autres ? Plus précisément, quelles positions doivent prendre les assistantes et plus généralement quels sont les symboles managériaux qui se glissent dans nos espaces de travail, ouverts ou fermés ?
Même si, sur le plan économique l’open-space a indéniablement contribué à réduire les coûts immobiliers, pour certains, cette solution peut aussi être considérée comme un outil de contrôle et donc comme un symbole de management autoritaire. Pourtant, les dirigeants ou managers qui l’instaurent, assurent vouloir mettre en place un espace ouvert, de libre circulation des personnes et des idées, même pour leurs assistantes.
Alors, moyen pour plus de contrôle, ou désir réel d’améliorer la communication ?
Son histoire même est ambiguë. “Historiquement, l’open-space a bien été mis en place dans un objectif de contrôle durant l’entre-deux-guerres” rappelle Pierre Labardin, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine. “L’objectif était alors d’organiser des pools d’assistantes sur le modèle taylorien ouvrier, afin de pouvoir surveiller leur cadence et augmenter leur productivité.” Mais lorsque les frères Schnelles, initiateurs des bureaux paysagers ont étendu l’idée des bureaux ouverts aux populations cadres, ils ont plutôt imaginé un concept qui optimiserait les échanges dans un cadre convivial et agréable.
Un environnement perturbé et perturbant
Si plusieurs recherches ont confirmé les désagréments qu’on lui attribue, comme l’intensité sonore élevée, la perte d’intimité, voire l’accentuation du stress et des risques psychosociaux, elles ont aussi révélé des avantages comme une amélioration de la communication ou de l’adaptation au changement …
Comme tous les autres salariés, les assistantes peuvent avoir du mal à identifier les bénéfices d’une telle organisation. Fondues dans le décor, elles vivent au milieu des autres, comme les autres. Le temps où elles pouvaient entretenir une part de secret, est-il révolu ? Désormais, leurs gestes et communications téléphoniques sont exposés au vu et à l’oreille des voisins. Beaucoup d’entre elles estiment que leur mission en est rendue plus difficile.
Alors, l’organisation en open-space est-elle tout simplement incompatible avec la fonction et le rôle des assistantes ou constitue-t-elle une opportunité pour se réinventer ? C’est une réflexion que vous devrez avoir lors de votre recherche d’assistante.