Pour tout Dirigeant, être assisté par une collaboratrice bilingue parait aujourd’hui un prérequis.
Dans un modèle business où les échanges sont mondialisés, où la langue des affaires reste indéniablement l’anglais, comment se passer de cette compétence ?
Mais derrière ce terme qui effraie celles et ceux, peut-être plus modestes qui pensent ne pas entrer dans la catégorie « des bilingues », que se cache-t-il réellement ? Quelle utilisation ? Dans quelle proportion ?
Notre cabinet de recrutement pour assistantes de direction tente de lever le voile sur cette compétence importante de l’Assistante qui concerne plus de 80% des annonces publiées.
Une assistante bilingue pour un environnement réellement international, où la langue d’échange au quotidien est l’anglais.
Pour une assistante ayant investi dans l’apprentissage de l’anglais, avec de nombreux séjours (souvent longs) à l’étranger et qui a toujours veillé à l’entretenir en choisissant des environnements et des structures en garantissant l’usage intensif, c’est bien évidement l’idéal !
Dans ce type d’entreprises multiculturelles, tout est en anglais. Tant à l’écrit qu’à l’oral. Les réunions se tiennent en anglais, les comptes rendus sont rédigés en anglais, la documentation et les notes d’information sont en anglais… Même dans les couloirs ou à la cantine, les personnes de nationalités diverses échangent en anglais.
Au-delà de l’utilisation d’une langue, c’est une culture, une certaine façon de faire et de penser que les employés viennent chercher ici.
Dans ce cas de figure, les « faux bilingues » doivent s’abstenir, au risque d’être démasqués dès la procédure de recrutement de l’assistance de direction et placés dans une situation fort inconfortable.
Cela dit, la proportion de postes dans de tels environnements n’est pas si importante et lorsqu’une Assistante recherche exclusivement cela, elle a parfois du mal à trouver, souvent concurrencée par les biculturelles.
Une assistante bilingue pour un poste avec des interactions fréquentes avérées en anglais.
La plupart des postes entrent dans cette catégorie.
Si la langue d’échange au quotidien est le français, de nombreux interlocuteurs internes ou externes basés à l’étranger, utilisent l’anglais. Beaucoup d’écrits sont donc rédigés en anglais et certaines réunions se tiennent dans la langue de Shakespeare.
Pour fonctionner dans ce type d’environnement, un niveau courant est souvent nécessaire et suffisant.
Il faut aussi intégrer le fait que chaque structure, en fonction de son secteur, utilise un champ lexical, des formules, des termes qui s’apprennent et avec lesquels avec le temps, on se familiarise.
Une assistante bilingue pour un environnement français, parfois sollicité par l’étranger ou sollicitant lui-même l’étranger de manière ponctuelle.
Dans ce cas de figure, une maîtrise usuelle de la langue est suffisante.
Les échanges en anglais se font généralement par écrit, sous forme de mails courts avec un vocabulaire très ciblé. L’Assistante peut ainsi davantage prendre le temps de la réflexion pour lire et rédiger.
Lorsqu’elle utilise l’anglais à l’oral, des formules d’accueil et de première orientation sont généralement suffisantes.
Aussi, des personnes ayant un niveau « rouillé », mais perfectible, peuvent tout à fait convenir. Ayez confiance en vous !
La corrélation entre le niveau hiérarchique et l’usage de l’anglais.
A l’exception des entreprises qui utilisent l’anglais comme langue de travail et d’échange ; dans les autres, les postes hiérarchiquement élevés, à savoir auprès de Présidents par exemple, ne sont pas forcément ceux pour lesquels l’anglais est utilisé de manière la plus intensive. En revanche lorsqu’il est utilisé, la syntaxe et les tournures de phrases doivent être impeccables.
Aussi, pour éviter les frustrations liées à un quotidien trop franco- français, ou pour éviter de tout simplement perdre en maîtrise de la langue par une utilisation trop rare, les Assistantes biculturelles possèdent un atout indéniable, au même titre que les Assistantes séniors qui n’ont plus grand-chose à prouver et dont la carrière est plutôt derrière.
Là où l’anglais est en revanche davantage utilisé, en dehors des Directions dédiées telles que les Directions du développement international par exemple, c’est à un niveau hiérarchique plus bas, dans des services plus opérationnels, export ou commerciaux notamment.
Et les autres langues alors ?
Soyons clairs, la recherche de la part des entreprises de profils trilingues, reste à la marge.
Aussi, est-il plus judicieux de faire porter ses efforts sur l’anglais plutôt que de s’éparpiller sans être certain d’avoir un retour sur investissement.
Vous êtes indéniablement plus attractif avec seulement un bon anglais, qu’avec un anglais moyen complété par un allemand usuel et de bonnes bases d’italien…
Quid des tests de langue
Les recruteurs, même s’ils font passer leurs propres tests, apprécient en amont de l’évaluation d’une candidature, de pourvoir s’appuyer sur les résultats de test standardisés et reconnus.
Le TOEIC ou le TOEFL sont les plus répandus, le premier étant davantage adapté au monde du travail alors que le second, considéré comme un passeport pour pouvoir étudier à l’étranger, correspond davantage au monde étudiant.
Pour représenter un plus sur le CV, le score minimum qui doit être atteint au TOEIC est de 750. Vous pouvez alors vous prévaloir d’un niveau usuel.
Entre 800 et 900 on peut être fière de maîtriser couramment la langue anglaise.
A partir de 950, on peut arborer, preuve à l’appui, la mention bilingue sur son CV.
Comment décrypter une annonce pour évaluer au plus près le besoin réel ?
Ça n’est pas simple !
D’un côté les entreprises ont une fâcheuse tendance à surévaluer leur besoin en se disant que « qui peut le plus, peut le moins ». Ce qui se révèle à terme un mauvais calcul, une stratégie de nature à entretenir des sentiments de frustration et donc présenter un risque de turnover.
De l’autre côté les candidats qui lisent les annonces et qui y trouvent à tous bouts de champs l’expression « bilingue », se disent qu’ils ne sont finalement pas si mauvais que ça en anglais et que s’ils ne font pas apparaitre le mot magique, d’autres, pas forcément meilleurs mais en tous cas moins frileux ou scrupuleux risquent de leur voler la place.
Pour tenter d’évaluer au mieux le niveau d’utilisation de l’anglais dans une entreprise, renseignez-vous bien. Regardez qui sont ses clients, où sont ses différents sites, ses éventuelles usines. Lisez attentivement son site internet. Interrogez lorsque c’est possible une personne qui y travaille.
Sur votre CV d’assistante, jouez la transparence. Pas de modestie excessive, mais pas de surévaluation de votre niveau. Cela aboutirait très vite à une situation peut confortable.
Il est clair que l’anglais reste une compétence importante dans la panoplie de l’Assistante, mais que, à l’inverse des compétences informatiques elle ne peut pas faire l’objet d’un apprentissage rapide.
Aussi, les assistantes qui ne parlent pas ou très peu l’anglais, ont-elles intérêt à investir en temps et en argent pour obtenir péniblement un niveau qu’elles auront du mal à maintenir et qui restera de toute façon inférieur aux attentes des entreprises ? Ou doivent-elles plutôt actionner d’autres leviers, comme celui d’une réelle expertise informatique par exemple, pour rester concurrentielles sur le marché ?
La question mérite réflexion…